Thierry Willems (Photo Steffen Juhl)

La pêche à la mouche est merveilleuse car c'est une passion qui, quand elle vous prend, peut être de tous les instants. Elle commence bien entendu avec ce premier moment magique où un poisson se saisit de votre mouche: c'est un coup au cœur. Que vous voulez vivre et revivre, encore et encore.

Bien entendu, tout le monde n'a pas la chance d'habiter au bord d'une rivière ou d'un lac. Peu importe, on anticipe ces trop rares moments de pêche. On prépare son matériel. On vérifie sa canne à mouche, son moulinet, on nettoie sa soie, on prépare des bas de ligne, on procède au montage d'une mouche artificielle. Et à chaque fois que l'on fait cela, on est déjà un peu en train de pratiquer la pêche à la mouche.

Certains de mes amis me demandent comment je peux passer autant de temps devant mon ordinateur à écrire et décrire. C'est très simple: je rêve de pêche à la mouche. Et comme je parviens à taper sur le clavier de mon ordinateur presque aussi vite que je pense, cela n'a rien de pénible pour moi, c'est même un réel plaisir.

J'ignore absolument tout de ceux qui vont lire ces lignes. De temps à autre, certains me contactent. Et je découvre alors parfois que mon interlocuteur est d'Alsace, des Pyrénées, du Massif Central, de Provence, qu'il habite à côté de chez moi ou à l'autre bout du monde, en Polynésie, en Guadeloupe, au Canada, aux USA ou en Argentine… Et à chaque fois ce sont des passionnés comme moi, qui sont médecins, chirurgiens, enseignants, élèves, juristes, retraités, chefs d'entreprise, salariés, commerçants, représentants… Et tout ce petit monde qui n'aurait sans doute jamais dû se rencontrer, se retrouve un jour au bord de l'eau pour pêcher à la mouche. Certains sont des experts, d'autres des débutants. Ce qui est amusant, c'est que tous ont quelque chose à apprendre les uns des autres. Certes, les débutants plus que les experts, mais même le plus chevronné des pêcheurs à la mouche a toujours quelque chose à apprendre car il est impossible de faire le tour d'une telle discipline. C'est bien ainsi. Et c'est peut-être ce qui anime cette même passion tout au long d'une vie.

Alors, quand on fait un site Internet sur la pêche à la mouche, on participe au débat. On fait part de son expérience, et tout le monde peut y trouver son compte. Le pêcheur débutant bien sûr qui a besoin de trouver des renseignements sur le matériel de pêche, sur le montage des mouches artificielles, sur la technique de pêche. Mais aussi le pêcheur expérimenté, comme ce professeur de l'Université de Glasgow qui, au bout de 50 années de pratique, se demandait s'il n'avait pas surtout accumulé 50 années d'erreurs… Et puis certains seront peut-être intéressés par quelque voyage de pêche que j'ai pu faire ici ou là.

En faisant ce site, je ne prétends pas, moi non plus, avoir fait le tour de la question. C'est simplement un moyen pour moi de faire part aux autres de mon expérience et de mes réflexions, ce qui aidera, je l'espère, certains à bien débuter, d'autres à découvrir de nouveaux horizons, et, qui sait, en incitera peut-être d'autres encore à s'insurger contre tout ce que je dirai et à le faire savoir…

Bonne lecture, bon amusement.

Thierry Willems